Skip to content →

 

Bonjour à Tous!

Alors que Trump est en train d’humilier Theresa May, responsable de la visite très controversée du président américain en Angleterre, le plus important quotidien d’Ecosse, The Scotland, a publié hier un édito au vitriol contre le Commander-in-Chief, un être humain « affligeant », « raciste » et « menteur ».

Si vous souhaitez inscrire vos amis, votre famille, vos collègues à cette revue de presse, c’est une très bonne idée et c’est ICI  

 

 

1. Les quotidiens

 

  • Un jour historique pour San Francisco

    Des milliers de personnes se sont rassemblées au Civic Center Plaza mercredi matin pour l’inauguration de London Breed, devenue la 45ème maire de San Francisco. La foule est venue assister à l’ascension de la première Afro-américaine élue pour diriger la ville.
    « London Breed représente tellement pour la communauté noire. On se devait d’être présent » explique Renita Mason, arrivée quelques heures plus tôt pour avoir un siège avec sa soeur Paula. « C’est l’histoire qui s’écrit devant nous » poursuit Paula Mason.
    (…)
    Breed arrive à un moment crucial pour San Francisco fait face à une crise prolongée des sans-abris, des rues jonchées d’ordures, une grave pénurie de logements et des écarts de revenus toujours plus importants qui menacent tous les habitants de la ville sauf les plus riches.. sfchronicle.com

     

 

  • La moitié des enfants de migrants réunis

    Après avoir raté la première des deux dates limites [fixées par un juge de San Diego] pour réunir les enfants de migrants avec leurs parents, l’administration Trump a affirmé jeudi qu’une soixantaine d’enfants avaient retrouvé leur famille. [informations que l’ACLU n’a pas pu vérifier]

    Un juge de San Diego a ordonné aux autorités fédérales de réunir tous les enfants de moins de 5 ans mardi – date à laquelle seulement quatre réunions  avaient eu lieu.

    L’autre échéance, la plus importante, fixée au 26  juillet, a imposé au Department of Health and Human Services de réunir le reste des enfants toujours en détention dans des refuges et foyers d’accueil subventionnés par l’Etat et situés à des centaines de kilomètres de la frontière mexicaine. Plus de 2000 enfants auraient été séparés de leurs parents en entrant aux Etats-Unis. Daily News

  • Violences à Baltimore: les effets du « recul » de la police?

    Juste avant qu’une vague de violence ne transforme Baltimore en la ville la plus sanglante du pays [342 homicides pour l’année 2017] une chose étrange est arrivée à ses forces de police: Les officiers ont soudainement signalé beaucoup moins d’incidents.
    Les agents de police ont arrêté moins de trafiquants, ont appréhendé moins d’individus sous le coup d’un mandat d’arrêt, ont contrôlé moins de gens dans la rue et ont donné moins d’amendes aux conducteurs.

    En l’espace de quelques jours au printemps 2015 – quand Baltimore a été le théâtre d’émeutes violentes après la mort de Freddie Gray, un Afro-américain de 25 ans, à l’arrière d’un fourgon de police – les officiers de tous les recoins de la ville ont semble-t-il fermer les yeux sur les incidents du quotidien. Ils ont certes répondu aux appels de détresse. Mais le nombre d’incidents rapportés a été divisé par deux. Et ça l’est resté depuis.
    (…)
    Ce qui se passe à Baltimore illustre le coût de la prise de conscience nationale qui a eu lieu concernant le traitement des minorités aux mains de la police.
    (…)
    Quand il était normal pour les officiers d’effectuer chaque jour des centaines de fouilles, de contrôles d’identité, d’amendes, le 4 mai 2015, trois jours après l’annonce de l’arrestation de six officiers pour la mort de Gray, leur nombre est tombé à 79. Les incidents rapportés quotidiennement par la police est passé – en moyenne – de 460 à 225. A la fin de cette année là, il était encore plus bas.
    En même temps, la violence n’a jamais été aussi importante. USA Today

  • Le « volontaire » n’a pas réussi à mourir

    Scott Dozier était « très déçu » de ne pas mourir mercredi a affirmé son avocat. L’avocat du condamné [à mort], Tom Ericsson, a passé environ une heure avec lui à la prison d’Etat de Ely après la suspension, pour la seconde fois, de son exécution.
    Cette fois-ci, les avocats d’une compagnie pharmaceutique ont réussi à interdire que le Département de Correction du Nevada utilise l’un de leur sédatif pour l’exécution prévue à 8 heures du soir.

    Dozier était au courant de la plainte de Alvigen Inc. qui produit le midazolam, l’une des trois drogues du cocktail létal et non vérifié qui devait lui être injecté.
    « Il est très déçu que l’exécution n’ait pas eu lieu » affirme Ericsson « Mais quand je l’ai vu [hier] après midi, il était préparé à cette éventualité. »

    La famille de Dozier avait également fait le déplacement.
    Environ neuf heures avant la première injection, la juge Elizabeth Gonzalez a interdit aux autorités de la prison d’utiliser le midazolam.

    « [La famille] était venue pour un dernier au revoir en essayant au mieux d’être en paix avec cela, et maintenant elle doit faire face à un autre sursis » a continué Ericsson. reviewjournal.com

    Selon The Marshall Project, depuis 1977, 145 personnes ont été exécutées aux Etats-Unis après avoir refusé de faire appel, on les appelle les « volontaires ».
    J’avais rapporté la formidable enquête du site d’investigation au mois de janvier dernier, et l’interview émouvante de Scott Dozier

 

 

 

 

2. Trumplandia: Trump à Londres

 

  • Pour éviter toute mésentente avec les Alliés, le Sénat américain a eu la bonne idée de réaffirmer lundi son soutien (97 voix contre deux) à l’Alliance Atlantique, avant le sommet de l’OTAN qui s’est ouvert à Bruxelles mardi.Comme on pouvait s’y attendre, Trump y a fait son show en attaquant l’Allemagne, en arrivant en retard à une conférence à laquelle assistait l’Ukraine et la Georgie, et en demandant aux pays alliés d’augmenter leur budget de défense de 2 à 4%.Mais le clou du spectacle est l’interview du président américain au tabloïd anglais The Sun [propriété de son ami, le milliardaire australien Rupert Murdoch, qui possède Fox News, organe de propagande de l’administration Trump], avant son arrivée à Londres et publiée ce matin, dans laquelle il critique le « soft-Brexit » de Theresa May susceptible de « tuer les accords commerciaux » entre les Etats-Unis et l’Angleterre, en lui demandant clairement de choisir entre les Etats-Unis et l’Europe.
    Il pense que Boris Johnson, le grand rival de May et architecte du Brexit, qui a démissionné cette semaine de son poste de ministre des Affaires Etrangères, ferait « un grand Premier Ministre » mais que le maire musulman de Londres, Sadiq Khan, a fait du « très mauvais boulot en matière de terrorisme. »

    Enfin, il a ajouté que « l’arrivée de millions et de millions de migrants en Europe était très triste » et que le continent était en passe de « perdre sa culture (…) ce qui n’arrivera jamais aux Etats-Unis. »

    Le véritable enjeu de la visite de Trump, c’est la continuité de la « relation spéciale », l’alliance transatlantique entre l’Angleterre et les Etats-UNis, cheville ouvrière de l’OTAN, la sécurité internationale et les intérêts américains. Or Trump est en train de saper cette relation en menaçant l’Angleterre et en traitant son plus proche et plus important allié comme un adversaire. WaPo

    67% des Anglais pensent que Donald Trump un « mauvais voire terrible président »

     

  • L’ambassade américaine à Londres a alerté ses ressortissants de « faire profil bas » et de « faire preuve de prudence » devant les grands rassemblements susceptibles de dégénérer en raison des manifestations prévues à l’occasion de la visite officielle de Trump.
    Des manifestants se sont déjà rassemblés devant le Trump Golf de Turnberry en Ecosse avec des pancartes « Trump pas le bienvenu », « Baby Jailer » ou « Non au racisme, non à Trump ».

 

 

 

 

3. Les mugshots du jour

  • C’est le mugshot – la photo d’un prisonnier – de Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donald Trump, mis en examen dans le cadre de l’enquête du procureur indépendant Bob Mueller sur le rôle de la Russie pendant les élections présidentielles pour évasion fiscale et blanchiment d’argent.
    Depuis sa détention mi-juin, Manafort était retenu dans une prison rurale de Virginie où il recevait un traitement VIP (pas d’uniforme, une suite de chambres, un douche privative, un téléphone et un ordinateur portable) mais a été transféré au centre de détention d’Alexandria, toujours en Virginie, où aura lieu son procès prévu le 25 juillet prochain. USA Today

  • L’autre mugshot a été pris très hier matin, c’est celui de Stormy Daniels, l’actrice de film porno qui a eu une liaison avec Trump il y a dix ans et a reçu 130 000 dollars de l’ancien avocat personnel du président, pendant la campagne, pour garder le silence sur cette liaison.
    Elle a été arrêtée dans le club de strip-tease pour avoir touché des officiers de police en civil – ce qui est interdit par la loi dans ce genre d’établissements. Elle a été relâchée dans la journée.

 

 

4. La « Crazy Genius » de Hollywood

  • L’incroyable histoire d’un réseau d’usurpations d’identités qui a frappé plusieurs femmes importantes de Hollywood.

    Pendant plus d’un an, une voleuse s’est fait passée pour certaines des femmes les plus puissantes de l’industrie du divertissement – Amy Pacal, Kathleen Kennedy, Stacey Snider et une réalisatrice de la série « Homeland » – pour attirer les gens du milieu avec des promesses de travail avant de les escroquer de plusieurs milliers de dollars.
    (…)
    Six mois et 65 000 dollars plus tard, le photographe, qui a demandé à rester anonyme pour des raisons de sécurité, a compris qu’il s’est avoir par l’une des arnaques les plus sophistiquées qu’a connue Hollywood. La femme à qui il a parlé plusieurs fois par jour pendant des semaines n’était pas Amy Pascal [ancienne directrice de Sony Pictures] mais une imposteuse aguerrie qui l’a embarqué dans un tourbillon financier et émotionnel.

    Ces deux dernières années, des centaines de victimes partout dans le monde ont été piégées par une petite organisation criminelle très rusée dont les contours commencent seulement à être compris.
    Trois des producteurs dont on a utilisé l’identité ont engagé les services d’un Bureau d’enquêtes haut de gamme, K2 Intelligence.
    Des entreprises de Hollywood s’impliquent également à l’instar de Disney, informée plus tôt cette année que l’identité de l’une des dirigeantes de LucasFilm avait également été usurpée.

    Les victimes pensent être en contact avec des femmes influentes du divertissement, comme Gigi Pritzker  la productrice milliardaire et philanthrope; Sherry Lansing, ancienne directrice de la Paramount ; Stacey Snider, Pd-g de la 20th Century Fox et Lesli Linka Glatter, réalisatrice et productrice de séries télé comme Homeland, The Walking Dead et Mad Men.

    L’imposteuse utilise mensonges, charme et intimidation pour manipuler ses victimes. Ces dernières partent en Indonésie pour une promesse de travail, et sur place, doivent payer des sommes d’argent, environ trois mille dollars, pour couvrir les frais de déplacement, de traduction, du guide touristique. Un « moneyman » indonésien arrive à bicyclette pour recueillir les fonds. Inutile de dire que les remboursements promis n’arrivent jamais.
    Au fil du temps, les petites sommes s’additionnent. Au total, des centaines de milliers de dollars ont été volés.
    « Même s’ils ne rapportent que trois cent mille dollars par an, c’est une somme importante en Indonésie » affirme Kotsianas qui pense qu’un même groupe est derrière toutes les affaires.

    * « Hunting the Con Queen of Hollywood » de Scott Johnson – The Hollywood Reporter

     

 

 

 

5. Le tweet du jour: Où est passé la liberté d’expression?

 

  • Scarlett Johansson a déclenché un tollé la semaine dernière au sein de la communauté « trans » en annonçant qu’elle allait jouer le rôle d’un transsexuel dans un film dramatique, « Rub and Tug », sur l’histoire vraie de Dante « Tex » Gill, un transsexuel propriétaire d’un salon de massage pour adultes, à Pittsburgh dans les années 80.La raison de ce « backlash online »: « Ce choix de casting prive d’opportunités les membres de communautés marginalisées ». NYTDaniella Greenbaum, une éditorialiste du site d’information Business Insider, a publié cette semaine une tribune dans laquelle elle défend le choix de l’actrice, « cible des guerriers de la justice sociale » en affirmant que le principe même du métier d’acteur était « de représenter quelqu’un d’autre. L’identité de Johansson en dehors de l’écran n’a rien à voir avec les identités qu’elle joue à l’écran. »

    La tribune de Greenbaum, qui n’a rien d’insultant et remplit le rôle qu’on lui attribué, c’est-à dire, de donner une certaine opinion, a provoqué un tollé presque aussi important que Scarlett et poussé Business Insider à la retirer de son site car elle « violait sa ligne éditoriale ».

    Je ne suis pas d’accord avec le choix de casting du réalisateur de « Rub and Tug » – surtout à la lumière de la réussite de la série exceptionnelle de Ryan Murphy, « Pose » où tous les personnages trans sont joués par des vrais trans – mais retirer une colonne car elle suscite les critiques d’une communauté va à mon sens beaucoup trop loin.

    Jennyfer Finney Boylan, elle même trans, a publié une colonne dans le New York Times dans laquelle elle explique pourquoi Scarlett Johnasson ne devrait pas jouer un « trans » et ses positions sont aussi valides.

    Pouvoir lire les deux opinions favorise un débat d’idées respectueux qui reste l’une des façons les plus efficaces de faire évoluer les mentalités.

    Danielle Greenbaum a affiché sur Twitter sa lettre de démission où elle exprime d’autres idées controversées – comme le droit d’appeler les membres du gang MS-13 des « animaux », être contre les « safe spaces » ou contre l’idée d’appropriation culturelle.
    Par ailleurs, en supprimant la voix d’une de ses journalistes qui a une opinion divergente du reste de la rédaction, de la twittosphère libérale, Business Insider rentre dans le jeu des médias de droite qui les accuse souvent de censure.

 

 

 

 

6. « Get It » le dernier clip anti-Trump des Black Eyed Peas

 

 

 

 

 

  • Le dernier clip des Black Eyed Peas, « Get It » évoque la violence de la société américaine, à travers les bauvures policières – et les références explicites à Alton Sterling (37 ans, tué à Baton Rouge en Louisiane en juillet 2016), Philando Castile (tué à Falcon Heights dans le Minnesota en juillet 2016), Eric Garner (tué en juillet 2014 à Staten Island, New York) et Walter Scott (le 4 avril 2015 à Charleston en Caroline du Sud); plus particulièrement sous l’ère Trump avec les raids de l’ICE contre les immigrés, dont ceux du gang MS-13, l’incivilité avec l’adolescent qui crie « Fuck you » en faisant un doigt d’honneur, au rassemblement des suprémacistes blancs de Charlottesville en août 2017 et qui termine par le président Trump dans sa voiture blindée.

 

 

 

 

7. On vit une époque formidable

  • Cardi B, la première rappeuse à avoir atteint à deux reprises la première place du classement Billboard avec un premier album, a donné naissance à une petite fille simplement prénommée Kulture Kiari Cephus. CNN
  • L’Association des Joueurs de la NFL a déposé plainte auprès de la ligue, en expliquant que la politique les obligeant à se tenir debout lors de l’hymne nationale « était incompatible avec leur contrat et portait atteinte aux droits des joueurs. »
  • Fox a perdu un tiers des téléspectateurs de la Coupe du monde 2014 car cette année, les Etats-Unis y étaient absents et la compagnie devrait perdre de l’argent sur la session 2018.
  • Trump veut changer les couleurs bleues, blanches et dorées de Air Force One, choisies par le couple Kennedy au début des années 60 pour un look plus « américain ». Axios
  • Voici la liste complète des nominations des prochains Grammy’s qui auront lieu à Los Angeles le 17 septembre prochain … Pour la première fois, Netflix est plus cité que HBO . People

 

 

 

 

8. La Couverture du Jour

  • Quitter le Klan: C’est la cover story de Mother Jones sur la volonté de plus en plus d’extrémistes de quitter leur communauté et l’immense difficulté qui les attend.

    Il a réalisé qu’il voulait s’échapper du Klan. Mais comment? Il avait 22 ans, aucune diplôme et sans emploi, avec cent dollars en poche, recouvert de tatouages racistes et un casier judiciaire encore plus rempli. Il n’a jamais lu aucun livre à part la Bible et le Kloran, le manuel secret du KKK.
    Il a dédié sa vie à une vision de la suprématie blanche dont il n’était plus sûr qu’elle soit encore supérieure.
    A part sa petite amie, il n’avait aucun ami en dehors du mouvement. Sa vie était en danger s’il décidait de couper les ponts avec sa famille et son groupe.

    Johnson a eu une prise de conscience qui arrive régulièrement chez de nombreux suprémacistes blancs, une sorte de gueule de bois idéologique en se réveillant après des années de haine. Depuis que Donald Trump a surfé sur une vague de préjugés racistes à la Maison Blanche en 2016, l’Amérique des suprémacistes blancs est bien plus forte. Mais si la visibilité du mouvement a augmenté, le nombre d’adeptes qui veulent y échapper aussi.
    Les efforts entrepris pour comprendre les comportements de racistes violents comme Shane Johnson sont nécessaires dans un pays qui lutte pour défaire la prochaine génération d’extrémistes.

    * « Inside the Radical, uncomfortable Movement to Reform White Supremacists » de Wes Enzinna – Mother Jones

Published in Revue de presse